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21-11-2024
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La Biographie des vénérables Compagnes-Les Mères des croyants-Madame Aïcha-Leçon (1-5) : La demande de sa main par l’envoyé de Dieu.
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Au Nom d’Allah, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux  
 

  Gloire à Allah, Maître de la Création. Paix et bénédictions sur notre guide Mohamed à la promesse véridique et sincère, le digne de confiance. Seigneur, nous ne savons que ce que Tu nous as enseigné ; Toi le Savant, le Sage. Seigneur, enseigne-nous ce qui nous sera utile ; fais en sorte que ce que Tu nous enseignes nous soit utile et augmente notre savoir. Fais en sorte que ce qui est juste nous apparaisse comme tel, et accorde nous les facilités pour le suivre ; et fais en sorte que ce qui est injuste nous apparaisse comme tel, et accorde nous les facilités pour nous en éloigner. Fais en sorte que nous soyons de ceux qui savent écouter pour suivre le meilleur discours. Par Ta miséricorde, compte-nous parmi Tes hommes bienfaisants.

Maintenant laissons Khaoula, fille de Hakim, nous donner les détails de cette demande en mariage :

  Nous abordons le dixième exposé relatif à la vie des honorables compagnonnes du prophète, Dieu soit satisfait d’elles. Nous allons nous intéresser à la partie relative à ses épouses, principalement la troisième, une de ses préférées, en l’occurrence Aïcha, Dieu soit satisfait d’elle.   Nous avons déjà appris que Khaoula, fille de Hakim, avait proposé à l’envoyé de Dieu, paix et bénédictions sur lui, d’épouser Aïcha, fille de Abou-Bakr. La réalisation de ce projet a permis d’affermir les liens entre le prophète et la personne la plus chère à son cœur, notre maître Abou-Bakr, dit le véridique, Dieu soit satisfait de lui.
  Il est connu que le mariage rapproche, qu’il constitue en fait le moyen le plus important en matière de rapprochement de familles, car les liens de sang et les liens par alliance constituent la plus sacrée des relations entre les êtres humains.

« Comment oseriez-vous le reprendre après que l’union la plus intime vous ait associés l’un à l’autre et qu’elles aient obtenu de vous un engagement solennel ? »

(Coran, sourate 4, les femmes, verset 21).

  L’engagement solennel a été associé à l’acte de mariage qui représente l’acte le plus sacré qui existe entre les êtres humains. Maintenant laissons Khaoula, fille de Hakim, nous donner les détails de cette demande en mariage. Elle dit :
« J’entrai chez Abou-Bakr et trouvai Oum-Roumane, sa femme, mère de Aïcha. Je lui dis: ‘Qu’est-ce que Dieu a fait descendre sur vous comme bien et comme bénédiction !’ La mère de Aïcha s’enquit : ‘Et quels sont-ils ?’ Je répondis: ‘Le prophète, paix et bénédictions sur lui, m’a envoyée pour vous demander la main de Aïcha.’ »
  Nous devons reconnaître que lorsque Dieu Tout Puissant fait en sorte qu’il y ait un intercesseur entre deux époux, il fait entrer toute la joie dans les cœurs des deux familles. Nous savons également qu’une des joies les plus profondes dans ce monde est celle qu’octroie le Créateur à une jeune fille en lui envoyant comme prétendant un jeune homme croyant. Si ce jeune homme en tombe amoureux, il l’honore, et si elle ne lui plaît pas, il ne lui porte pas préjudice. C’est, de la part de Dieu, un immense privilège pour un père que d’accueillir un prétendant pour sa fille, prétendant doué d’une très bonne moralité, issu d’une famille honorable, et adepte de la vraie religion.

  C’est ainsi que l’individu qui contribue à la conciliation entre les époux ou à la réalisation d’un mariage de bon augure, béni, musulman, reçoit la promesse d’une immense rétribution auprès du Seigneur.

« Celui qui intercède dans le bien reçoit une part de cette intercession. »

(Tradition orale figurant dans le ‘sahih’ de Boukhari)

  La famille qui puise son harmonie dans la compréhension, dans l’amour, dans procréation des enfants et leur bonne éducation afin qu’ils puissent devenir de bons citoyens au sein de la société ; tout ce projet grandiose se trouve consigné dans le livre des bonnes actions de celui qui a entrepris les démarches ayant permis l’union des deux époux.
  Je me rappelle ce que m’a raconté un personnage des mes connaissances : « Nous sommes aujourd’hui quatre vingt cinq personnes issues d’un homme et d’une femme qui ont eu des garçons et des filles, qui ont à leur tour eu des garçons et des filles. Cette grande famille comprend aujourd’hui quatre vingt cinq membres. Si c’est une famille exemplaire, avec un père soigné, jouissant d’une bonne éducation, une grande discipline, un grand engagement, ses femmes sont voilées, tous les gendres (beaux-fils) pieux… A qui donc revient tout le mérite ? Il revient à celui qui a œuvré et intercédé pour réaliser le mariage qui a abouti à ce résultat. C’est à ce propos que l’envoyé de Dieu, paix et bénédictions sur lui, a dit :

« La meilleure intercession que quelqu’un puisse faire entre deux personnes est celle qui aboutit à un mariage ».

(Tradition orale tirée du ‘al-djami’ assaghir’, d’après Abou-Rahm).

  Il ne faut surtout pas suivre le dicton diabolique qui conseille à tort : « Il vaut mieux suivre un convoi funèbre qu’un cortège nuptial. »
  La tradition rapporte également que celui qui participe à un cortège nuptial bénéficie comme rétribution, pour chaque mot qu’il a prononcé et chaque pas qu’il a fait, de l’équivalent d’une année de dévotion dans laquelle il jeûne le jour et il veille en prières.
  Il ne faut pas hésiter à convaincre un jeune homme de s’unir à une jeune croyante, et il ne faut pas hésiter à convaincre une jeune croyante de s’unir à un jeune homme pur. Il ne faut surtout pas dire : « cela ne me regarde pas. Je ferais mieux de ne pas m’en mêler. » De telles paroles sont diaboliques.

« Le musulman qui fréquente les gens et se montre patient vis-à-vis d’eux et supporte leurs torts est préférable au musulman qui ne les fréquente pas et qui ne supporte pas leurs torts. »

(Tradition orale tirée des traditions recueillies par Attirmidhi, d’après Yahia Ibn-Withab).

  La vie est la demeure des épreuves. Il convient de faire le bien pour ceux qui le méritent et ceux qui ne le méritent pas. S’il s’avère que les bénéficiaires de ce bien le méritent, le but est atteint, et c’est tant mieux ; s’il s’avère qu’ils ne le méritent pas, c’est son auteur qui le mérite. Mais revenons à notre propos.
  Oum-Roumane s’enquit : ‘Et quels sont-ils ?’ Je répondis : ‘Le prophète, paix et bénédictions sur lui, m’a envoyée pour vous demander pour lui la main de Aïcha.’ »
  Elle dit : « J’aurais bien aimé. »
  C’est vraiment une belle chose. Le meilleur homme de la création ! Il est bien connu de nos jours que lorsqu’un individu reçoit un médecin comme prétendant à la main de sa fille, il se met à répéter et ressasser : « Nous avons reçu un docteur comme prétendant; nous avons accueilli un ingénieur comme prétendant ; le prétendant qui est venu nous voir possède une usine… Considérez un père et une mère qui marient leur fille à quelqu’un d’important ; c’est quelque chose qui mérite qu’on s’y intéresse et qui a son importance ; ils ne cessent de parler de ses diplômes, de sa science, de sa moralité, et de l’avenir qui l’attend. C’est donc un immense privilège que l’envoyé de Dieu vienne voir cette famille.
  C’est pourquoi les hommes de sciences affirment que celui qui recherche la science est digne de n’importe quelle jeune fille, parce que celui qui recherche la science connaît ses droits et ses devoirs.

 Elle dit donc : « woudidtou ; attend Abou-Bakr, il arrive… - remarquez la considération vis-à-vis de l’époux alors que de nos jours, dans des conditions similaires, c’est l’épouse qui accepte ou refuse en déclarant qu’elle se chargera de convaincre son mari – Puis vint Abou-Bakr. Je lui répétai : ‘O Abou-Bakr, qu’est-ce que Dieu a fait descendre sur vous comme bien et comme bénédiction ! C’est l’envoyé de Dieu qui m’envoie pour demander pour lui la main de Aïcha.’ Imaginez un peu ce qu’il répondit. En fait il s’étonna : ‘ Est-ce qu’elle lui convient ? ‘ Il considérait que la position du prophète, paix et bénédictions sur lui, était trop élevée pour que la petite Aïcha puisse être son épouse. ‘ Peut-elle lui convenir ? ‘   C’est la fille de son frère !
  Khaoula revint rendre compte de sa mission au prophète, paix et bénédictions sur lui ; il lui dit :

« Retourne le voir et dis-lui que je suis son frère et qu’il est mon frère en Islam, et que sa fille me convient parfaitement. »

(Tradition orale tirée du Mousnad de l’imam Ahmed, d’après Aïcha).

  « Je revins voir Abou-Bakr et lui répétai les paroles du prophète. Surgit alors un problème dont la manière avec laquelle Abou-Bakr réussit à le dénouer porta au summum sa position. Il me demanda de l’attendre jusqu’à son retour. »
  Oum-Roumane, sa femme, se chargea de mettre Khaoula au courant de l’affaire. Un certain Al-Mot’im-Ibn-‘Adi avait déjà émis le vœu de voir Aicha épouser son fils Zubayr, et Abou-Bakr n’avait, ni accepté, ni refusé, et son silence était considéré comme un semblant de promesse. Aussi, il ne put supporter de laisser la situation telle qu’elle était et résolut d’agir sans plus tarder pour ne pas faillir à ce qui semblait avoir été une promesse de sa part.   Zoubayr Ibn-Al-Mot’im-Ibn-‘Adi peut-il faire le poids avec l’envoyé de Dieu, paix et bénédictions sur lui ? Respecter l’engagement, c’est la religion. Je suppose que Abou-Bakr n’aurait pas supporté l’échec de l’opportunité du mariage de sa fille avec l’envoyé de Dieu, même si l’éventualité de cette demande en mariage ne lui avait jamais effleuré l’esprit. Il est admis que si un jeune prétendant très convenable se présente à un père pour demander la main de sa fille ; s’il est reçu avec plein d’égards, il est normal que ce genre d’accueil soit interprété comme un semblant de promesse. Aussi, Abou-Bakr ne pouvait donner son accord à l’envoyé de Dieu qu’après avoir réglé cette affaire. C’est pour cela qu’il se rendit sans tarder auprès de Al-Mot’im-Ibn-‘Adi.
  Abou-Bakr entra chez Mot’im qu’il trouva en compagnie de sa femme, la mère de Zoubayr, qui était associatrice mécréante et qui s’adressa au visiteur en ces termes : « O Ibn-Abi-Qahafa (autre nom de Abou-Bakr), si nous acceptons de marier notre fils à ta fille Aïcha, il se peut qu’elle lui fasse renier sa religion (à lui) et qu’elle le fasse embrasser sa religion (à elle, c'est-à-dire l’islam). Nous sommes face à un dilemme avec toi. Nous craignons de marier notre fils à ta fille, et que tous deux vous l’influenciez par la suite afin qu’il embrasse votre religion. Ce sont les propos de l’épouse. Abou-Bakr ne répondit rien, mais il se tourna vers le mari et lui dit : « Que dis ta femme ? Es-tu d’accord avec ce qu’elle vient de dire ? Est-ce vrai que tu crains de voir ton fils embrasser l’islam s’il se mariait avec ma fille ? Le père de Zoubayr répondit : « Il en est ainsi. » Il partageait les craintes de sa femme, lui donna raison et appuya sa déclaration.
  Abou-Bakr, Dieu soit satisfait de lui, prit alors congé, et ressentit un immense bien-être de s’être délié de son engagement par la grâce de Dieu. Il rentra chez lui et déclara à Khaoula : « Dis à l’envoyé de Dieu de se présenter ».
  Il apparaît que la coutume arabe de l’époque voulait que tout prétendant à la main d’une femme se présente en personne à son domicile.
  Considérez le souci de moralité dans cette situation qui découle directement de ce qui suit :

« Il n’y a aucune foi chez celui qui ne possède pas le sens de la responsabilité, et il n’y a aucune religion chez celui qui n’a pas le sens de l’engagement. »

(Tradition orale tirée du Mousnad de l’imam Ahmed, d’après Anas-Ibn-Malek).

  J’ai beaucoup lu sur les honorables compagnonnes du prophète, paix et bénédictions sur lui, et j’ai été impressionné par l’une d’elle, mère de cinq enfants, dont le prophète a demandé la main. Quelle est la femme qui a la chance de devenir mère des croyants, et qui, pourtant, refuse de l’être ? Quelle est la femme qui a la chance de devenir la première dame de sa communauté et qui, pourtant, refuse cette position !?
  Cette femme répondit au prophète : « O envoyé de Dieu ! J’ai cinq enfants et je crains, si je m’occupe d’eux, de faillir à mes devoirs conjugaux envers toi ; et je crains, si je m’occupe de toi, de faillir à mes devoirs filiaux envers eux. Dans les deux cas, je viendrais à transgresser. » Elle s’en excusa, et le prophète déclara : « Dieu te fasse miséricorde ! Les meilleures femmes ayant enfourché les croupes des camélidés sont les femmes vertueuses de Qoraïch, affectueuses pour un enfant dans sa jeunesse et entreprenantes pour un époux en dépit de ce qu’il peut posséder comme biens. »

(Tradition orale tirée du Mousnad de l’imam Ahmed, d’après Abdellah-Ibn-Abbas).

  Comment définir cette attitude ? Une dame à qui s’offre la chance de devenir la première dame de la communauté, la mère des croyants, une illustre épouse du prophète, paix et bénédictions sur lui, déclare, perplexe, que de toutes les façons, elles faillirait dans ses devoirs, soit envers ses enfants, soit envers son époux. En définitive, elle préféra s’occuper de ses enfants et déclina l’offre de devenir la mère des croyants. En vérité, c’est à ce genre de personnes qu’est destiné le paradis.
  Une autre anecdote fait dire à une femme qui rencontra un savant d’El-Azhar (grande université islamique du Caire) : « le prophète a-t-il le droit de dire que nous autres femmes manquons de raison et de religion ? A-t-il raison ?» En homme avisé, le savant répondit : «   Par Dieu ! Il n’en a pas le droit ! Mais de telles paroles ne vous sont pas destinées ; elles sont destinées aux compagnonnes. Quant à vous autres, vous n’avez ni raison, ni religion.   Le manque de raison et de religion concerne les compagnonnes alors que vous autres ne possédez ni raison ni religion. » Une femme qui laisse passer ainsi la chance de sa vie…
  La tradition rapporte ce qui suit : « le premier qui se saisit des anneaux du paradis c’est moi.

  Survient une femme pour me disputer ce privilège pour y avoir accès avant moi. Je demande : « qui est cette femme, Gabriel ? » Il répond : « c’est une femme dont le mari est décédé, lui laissant des enfants ; et elle a refusé de se remarier pour s’en occuper. »
  C’est quelque chose d’incroyable. Le fait de s’être occupée de ses enfants amène une femme à disputer la priorité d’accès au paradis à l’envoyé de Dieu en personne. C’est pour cette raison que je tombe d’admiration lorsque je vois une femme s’occuper de ses enfants, de leur nourriture, de leur santé, de leurs vêtements, de leur chambre, de tout ce qui les concerne, de leur garde, de leur éducation jusqu’à ce qu’ils deviennent des jeunes présentant une éducation exemplaire ; cette femme mérite d’occuper une position exceptionnelle. Ainsi, l’islam se caractérise par la prière, le pèlerinage, le jeûne, l’aumône légale et autres obligations multiples. Cependant, la chose la plus importante, le summum en islam, la chose essentielle réside dans le ‘jihad’ comme le souligne l’envoyé de Dieu, paix et bénédictions sur lui :

« Tu peux partir, femme ; et apprends aux autres femmes qu’être une épouse exemplaire, chercher à plaire à son époux et à lui obéir, égale tout cela, autrement dit le ‘jihad’ dans le sentier de Dieu. »

Tradition orale tirée du Kenz Al Amal, d’après Asma-Bint Yazid).

  Je suis convaincu que pas une femme sur mille n’est consciente de cette tradition orale, et il est certain que le prophète ne prononce rien sous l’effet de la passion ; que c’est en fait une révélation qui lui parvient. Je donne ici un exemple qu’il faut bien méditer : Si une femme persiste à prier de nuit, prie autant qu’elle veut, récite le Coran, demande le pardon à son Créateur et se Le rappelle ; si à six heures du matin elle se sent fatiguée et décide d’aller se coucher alors que ses enfants sont sur le point de se réveiller pour s’habiller, prendre leur petit déjeuner ; si elle les néglige et leur dit de s’occuper de tout par eux-mêmes pour partir ensuite à l’école, j’en déduis en faisant référence à la vraie religion, que cette femme, n’a pas adoré son Créateur, du simple fait d’avoir négligé ses enfants.
  Si seulement elle s’était réveillée une demi-heure avant le lever du soleil, accompli sa prière de l’aurore, puis s’était occupée de ses enfants, leur avait préparé leur petit déjeuner, les avait fait s’habiller, et les avait envoyés à l’école avant d’aller se reposer, son mérite auprès de Son Seigneur aurait été mille fois plus élevé que si elle avait prié, puis négligé ses enfants.

 Il faut savoir qu’un individu pratique une forme d’adoration de Dieu en tout ce qu’il accomplit. J’affirme quelque chose de très grave. Il faut que chaque individu pratique cette forme d’adoration du Créateur en ce qu’il accomplit. Il a choisi une femme comme épouse ; la plus grande adoration qu’elle puisse accomplir, c’est de veiller à ses devoirs envers son époux et ses enfants. Dieu a fait en sorte qu’un individu soit riche ; la plus grande adoration que ce dernier puisse accomplir est de dépenser sa richesse dans les œuvres licites. Il lui a donné la puissance physique ou le pouvoir ; la meilleure adoration est de s’en servir pour rendre justice à celui à qui on a spolié son droit. Il a fait de quelqu’un un dirigeant ; il faut que son adoration de Dieu fasse qu’il soit équitable. Il a fait de quelqu’un un savant ; son adoration de Dieu consiste à faire don de ses connaissances ; et ceci, sans retenue ; et ainsi, chaque être humain doit adorer son Créateur en ce qu’Il lui a donné.
  Considérons un responsable d’une circonscription administrative, qui veille dans la prière et la dévotion, se rappelle son Créateur et récite le Coran etc., mais qui en même temps néglige son travail. Il est préférable pour lui d’accomplir ses tâches et ses devoirs professionnels pour résoudre les problèmes des gens de sa circonscription, de leur rendre leurs droits, de suivre leurs affaires, de faire arrêter le voleur, de poursuivre le délinquant, de mettre hors d’état de nuire la bande de malfaiteurs… S’il effectue normalement et convenablement ses tâches, il ne fait qu’adorer son Créateur. Ainsi, chaque individu est appelé à adorer son Créateur en ce qu’il fait.
  Il faut adorer Dieu dans toutes les situations dans lesquelles on se trouve. Un invité se présente ; l’adoration de Dieu consiste à bien le recevoir, à bien le nourrir, à bien l’héberger et à bien s’en occuper. Si un père est souffrant, l’adoration de Dieu pour le fils consiste à veiller le père malade et à s’en occuper comme un vrai infirmier. Si un individu a un fils qui prépare un examen, l’adoration de Dieu du père consiste à assister le fils dans ses épreuves. Si c’est sa femme qui est malade, son adoration de Dieu consiste en son action dans la situation maritale qu’il vit auprès de sa femme souffrante ; et c’est ainsi que l’individu remplit le devoir dont il a été chargé. 

Concernant Abou-Bakr, Dieu soit satisfait de lui, j’imagine le bonheur indescriptible qui a envahi son âme, et malgré cela, il n’a pas hésité à se plier aux exigences de la parole donnée, et a ainsi demandé à Khaoula de l’attendre avant d’émettre sa réponse au prophète, paix et bénédictions sur lui. Dieu Tout Puissant a tout prévu et fait en sorte que la femme de ‘Adi lui réponde ainsi : « Si j’accepte de marier mon fils à ta fille, je crains que tu ne le fasses embrasser ta religion. » Elle n’a pas daigné consulter son mari qui se rangea automatiquement sur son opinion ; ce qui permit à Abou-Bakr de s’en aller, délesté du poids de la parole donnée. Il demanda alors à Khaoula d’inviter le prophète à se présenter ; ce qu’elle s’empressa de rapporter. Le prophète, paix et bénédictions sur lui, entra chez son ami qui l’unit à Aïcha alors qu’elle n’avait que six ou sept ans. En fait, il n’y eut que la signature d’un acte de mariage et non le mariage lui-même. Sa dot s’élevait à cinq cent dirhams…

« Les femmes les moins dispendieuses sont source d’une très grande bénédiction pour leurs époux. »

(Tradition orale tirée du Jami’ Assaghir).

« Les femmes qui allient un beau visage et une dot modeste sont les plus bénies. »

(Tradition orale tirée du ‘takharij ahadith al-ahya’, d’après Aïcha).

  L’histoire ne rapporte d’autre sur elle que la demande en mariage de Zoubayr-Ibn-Mout’im, que son père était Abou-Bakr-Ibn-Qahafa et sa mère Oum-Roumane-Bint-‘Oumayr-Ibn-Amer, de la tribu des Béni-Al-Hareth-Ibn-Ghanam-Ibn-Kinan.

L'issu de Madame Aïcha :


 La chronique rapporte: La tribu de Aïcha, les Banou-Tammim, sont connus pour leur noblesse, pour leur bravoure, pour leur sens de l’honneur, pour la rectitude de leur opinion, et étaient également connus pour leur bienfaisance envers leurs femmes, de leur attachement à elles et l’excellence de leur comportement envers elles.

 Il existe des familles de renom où la femme accueillie comme bru est honorée et considérée comme une des filles de la famille, tout comme il existe des familles méprisables qui mènent la vie dure à leur bru et la considèrent comme une domestique corvéable ou une simple servante. Il est bien connu que plus un individu s’élève en considération, plus son comportement s’en fait sentir.
  Je vais vous faire part d’une parole de vérité: il existe dans notre religion un principe qui, s’il venait à être mis en application, il n’y aurait aucun problème entre les gens. Il faut se comporter avec les gens exactement comme on voudrait qu’ils se comportent avec nous. Il faut se comporter avec sa bru exactement comme on aimerait que se comporte la famille d’accueil avec notre fille dans un cas similaire. C’est un bon principe qui ne déçoit jamais.   Je me rappelle cette anecdote qui a bien eu lieu.
  Un jeune homme marié logeant avec sa mère acheta un jour à sa jeune femme une machine à laver. Sa mère en fit un drame, fit des remontrances et condamna le geste de son fils qu’elle considéra comme pure perte d’argent, et déclara que la jeune femme ne méritait pas cet appareil électroménager. Le même jour, son beau fils avait acheté une machine à laver similaire à sa femme, la fille de ladite dame. Cette dernière qui venait de faire un scandale à son fils pour son geste envers sa jeune épouse, se mit à combler d’honneur son beau fils pour le même geste envers sa fille à elle.

  Quelle contradiction dans la réaction à une même action! Je considère que quelqu’un qui sort tout nu dans la rue – et c’est une action des plus répréhensibles - est moins blâmable qu’une personne affichant une contradiction pareille dans le comportement et dans la parole.
  Je me rappelle également une fois ; j’étais dans un centre commercial. Je n’ai jamais oublié l’attitude de cet homme. C’était un commerçant qui tendait des vêtements à un jeune commis. Il lui en tendit un, puis un deuxième, un troisième, et ainsi de suite jusqu’au huitième. Plié par le poids, le jeune homme avertit : « je n’en peux plus, c’est très lourd… » Le patron lui lança : « tu ne dois pas te plaindre, tu es jeune et assez fort ! » Au même moment, le fils du patron prenait un vêtement. Le père lui conseilla : « doucement, mon fils ; fais attention à ton dos ! » Considérez un peu cette discrimination ; cet homme craint pour son fils qui ne prend qu’un seul vêtement alors qu’il réprimande le jeune employé qui se plaint de ne pouvoir en porter huit !

 C’est pourquoi je dois dire cette vérité: quelqu’un ne peut être un vrai croyant que s’il se comporte de la même manière avec un étranger et avec son propre fils. Et il ne peut être un vrai croyant que s’il se comporte de la même manière avec sa bru et avec sa propre fille. Ainsi est la vraie foi. Par contre, une discrimination pareille à celle que je vous ai racontée est tout ce qu’il y a de plus répréhensibles. Le monde actuel engendre des hommes puissants qui font preuve de ‘deux poids, deux mesures’.

  D’un côté ils sont si indulgents alors que de l’autre, ils se montrent tellement cruels. Et ainsi :

Le meurtre d’un individu dans une forêt devient un crime impardonnable,
Alors que le génocide d’un peuple libre fait l’objet de controverses.

  Un des pires défauts chez l’être humain est la contradiction. La contradiction n’est pas supportable, car elle peut mener au règne de la loi de la jungle.
  Notre maître Abou-Bakr le véridique est réellement véridique. Et ce caractère véridique est positionné directement après la prophétie ; la première figure parmi les prophètes et les envoyés de Dieu est Mohamed, paix et bénédictions sur lui, c’est un envoyé de Dieu parmi ceux qui sont doués de détermination ; viennent en seconde position les envoyés de Dieu qui ne font pas partie de cette catégorie, puis viennent les prophètes, ensuite les véridiques, puis suivent les saints, les croyants, et enfin les musulmans au sens large du terme. Ainsi sont les degrés en Islam, limités à la base par une ligne rouge au-delà de laquelle commence le royaume de la perdition. On dit que Abou-Bakr avait une renommée illustre en matière de gentillesse, en matière de relations humaines, et les historiens qoréïchites sont tombés d’accord pour dire qu’il était le plus méritant des qoreïchites au sein de Qoreïch, le plus au courant de ses affaires, du bien qui s’y trouvait autant du mal qui la caractérisait. Il était également un commerçant doué d’une haute moralité que tout le monde lui reconnaissait.   Pour ses vastes connaissances, son expérience de la vie et l’excellence de son comportement dans les assemblées, ses contribules venaient le consulter pour en faire le juge en matière de différends qui les concernaient dans leurs activités. C’est en effet un immense bienfait de la part du Créateur, que l’entourage d’un individu soit à son image et que ses fréquentations soient du même genre que lui. Le plus grand châtiment que reçoit un individu consiste pour lui à fréquenter les gens qui présentent un niveau beaucoup plus bas que le sien, pendant que lui évolue d’un côté alors qu’eux évoluent dans un milieu totalement opposé ; pendant que lui évolue dans un niveau alors qu’eux évoluent dans un milieu totalement opposé.
  C’est pour çà que la dame Saffana-Bint-Hatem-Ti’, la sœur de ‘Adi, lorsqu’elle fut mise en liberté par le prophète, paix et bénédictions sur lui, dit: « Dieu fasse atteindre à tes bienfaits leurs buts appropriés. » Parfois on s’occupe très bien de quelqu’un ; il en résulte qu’il montre une noblesse extraordinaire, et parfois on rend d’immenses services à quelqu’un : des services incalculables ; il les ignore tout simplement. Comme dit le poète :

Je lui ai appris chaque jour à tirer,
Lorsqu’il apprit le tir, il fit de moi sa cible.
Et combien je lui ai appris les formes de la rime,
Lorsqu’il maîtrisa l’art de la rime, il se mit à me critiquer.

  Nous venons d’avoir un petit aperçu de la vie de notre maître Abou-Bakr-Assiddiq. C’est une chose admirable que de connaître quelques aspects de ce grand homme en sa modestie, sa bonne éducation, son ardent désir de Dieu, et sa ferveur dans la piété. Le prophète, paix et bénédictions sur lui, dit à propos de lui : « Tous ceux que j’ai invité à embrasser l’Islam ont connu une certaine hésitation avant de se décider, à part mon frère Abou-Bakr. »
  Il en dit également :
  « Aucune fortune ne m’a été profitable comme la fortune de Abou-Bakr. » On raconte qu’après avoir entendu cette déclaration, Abou-Bakr versa des larmes. Il déclara à son tour au prophète : « O envoyé de Dieu ; moi et ma fortune ne sommes-nous pas qu’à toi ? »
  Le musulman ne doit-il pas être qu’ainsi ? Abou-Bakr s’est considéré comme un rien et a donné toute sa fortune au prophète, paix et bénédictions sur lui. Le prophète lui demanda alors :

« O Abou-Bakr ! Qu’as-tu laissé pour toi ? »

  Il répondit simplement :

« Dieu et son prophète... »

  Ainsi, si quelqu’un veut devenir un croyant de cette trempe, il n’a qu’à prendre exemple sur ce compagnon exceptionnel - un élément de l’élite - Il trayait les bêtes pour ses voisins. Lorsqu’il fut investi du khalifat, ses voisins pensèrent qu’il allait abandonner cette habitude. Il alla frapper à une porte en disant: « ouvre la porte, fillette ! » Elle s’enquit : « Qui est là ? » Puis elle annonça à sa mère : « C’est l’homme qui vient traire les bêtes. » Il continua à le faire après avoir été investi du khalifat.
  Un jour Abou-Bakr, alors Khalife des croyants, marchait à pieds alors qu’Oussama-Ibn-Zayd, âgé de dix sept ans, montait une chamelle. Oussama s’écria bientôt : « Par Dieu, O khalife du prophète ! Tu dois monter et je dois descendre de la chamelle. Abou-Bakr répondit : « Par Dieu ? Je ne monterai pas et tu ne descendras pas ! Qu’est-ce-que ça peut me faire que mes pieds prennent de la poussière durant une heure dans le sentier de Dieu ! »
  Nous poursuivrons notre sujet sur cette femme exceptionnelle, Aïcha, épouse et compagnonne, qui était en même temps la plus intelligente des épouses du prophète, paix et bénédictions sur lui, et celle qui en a rapporté deux mille traditions. Si elle avait été un homme, elle serait considérée parmi les grands savants. En effet, elle était savante, érudite, rapporteuse de traditions prophétiques et jouissait de la position d’épouse préférée du prophète. Cette dame privilégiée constitue également le modèle pour toute femme désireuse de jouir d’un rang auprès de Dieu Tout Puissant.

La sollicitation :

  Nous poursuivrons une prochaine fois le discours sur cette femme qui doit être le modèle pour toutes les femmes. Il est vrai que le discours sur les épouses du prophète, paix et bénédictions sur lui, est un discours plaisant, parce qu’il concerne l’idéal des femmes ; et l’individu ressent un certain bonheur à entendre parler d’événements touchant les conduites teintées de qualités supérieures et d’idéaux, et il éprouve du regret et de la tristesse en entendant parler de la déchéance humaine, de la mesquinerie, du cynisme, de l’adultère, de l’insulte envers l’époux, de la négligence des enfants, des paroles obscènes, de la dureté et de la cruauté du verbe, du maquillage de la femme pour une autre visée que la satisfaction de l’époux, de la négligence de l’époux : la triste réalité des femmes qui se font belles dans la rue et qui se transforment en sorcières dans leur foyer, les routes fréquentées par tout, sauf par la bonne engeance ; les routes également polluées par tout ce qui ternit la moralité. Les foyers constituaient jadis des édens ; aujourd’hui ils sont devenus des enfers. De nos jours, la femme exhibe ses charmes qui provoquent les passants et portent même atteinte aux relations de l’époux avec son épouse dans le foyer conjugal.

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